[CHRONIQUE] Les Enfants de Gorre T.1

Auteur : Sylvain Ferrieu
Illustrations : Navigavi
Edition : Mahô

Résumé
Wilfrid, fils ainé du seigneur forestier de Gorre, revient dans son château natal après des années à parfaire sa formation de chevalier. Il y retrouve ses frères, ses sœurs et un père mourant. Wilfrid va ainsi devoir prouver sa valeur et montrer qu’il est digne de gouverner les terres de son père.

Mais, une nouvelle ère approche et la fin du règne d’Uther Pendragon risque de plonger le royaume dans la tourmente…

Mon avis
Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Mahô pour m’avoir permis de recevoir leur premier « bébé » en partenariat, et je souhaiterais m’excuser pour le délai de parution de cette chronique qui arrive décidément bien tard, le livre étant déjà disponible en librairie depuis le 26 juin dernier.

Créée en 2019, la toute jeune maison d’édition fait déjà preuve d’originalité pour sa première publication, car il ne s’agit pas ici de la traduction d’un Light Novel japonais.
En effet, Les Enfants de Gorre, est une création originale née de l’imagination d’un auteur français, Sylvain Ferrieu, et magnifiquement illustrée par un artiste coréen, Navigavi.

Inspirée de la légende arthurienne, elle nous plonge dans la Grande-Bretagne du VIe siècle aux côtés de trois frères aux personnalités très différentes : Wilfrid, l’aîné au caractère humble et posé (du moins en apparence), destiné à succéder à son père, Folkhart Fenrys, en tant que seigneur de Thorgelsen ; Gunnolf, le « jumeau solaire » au tempérament fougueux, qui rêve de prouesses guerrières ; et Fanegan, le « jumeau lunaire », qui trouve plus de réconfort dans la nature qu’avec ses semblables, dont beaucoup le croient fou.

Avec ce premier tome, Sylvain Ferrieu prend le temps de poser les bases de son récit et de nous présenter les personnages ainsi que le contexte dans lequel ils évoluent.
On y découvre un pays qui s’apprête à accueillir des changements à plusieurs niveaux, et notamment sur le plan politique, avec la désignation d’un successeur au roi Uther Pendragon sur le trône de la (Grande) Bretagne, et sur le plan religieux, avec l’apparition encore timide du christianisme, en opposition à l’Ancienne Foi enseignée par les druides.

Dans ce contexte trouble, le clan Fenrys peine à suivre le mouvement : Folkhart Fenrys, guerrier à la légende tenace, est plongé dans le coma suite à une blessure de guerre qui le garde coincé entre la vie et la mort. Wilfrid, quant à lui, part plusieurs années en Gaule afin d’y étudier les codes de la chevalerie, ce qui créera chez lui un conflit interne entre les traditions de sa culture d’origine et les valeurs inculquées par sa formation sur le continent.
En l’absence de Wilfrid, aîné de la fratrie et par conséquent héritier de la seigneurie, la régence était assurée par Dame Marianne, épouse de Folkhart Fenrys et belle-mère de Wilfrid, mais le retour de ce dernier implique un nouveau dilemme : doit-il s’imposer comme le nouveau seigneur du clan, ou attendre que son père soit bel et bien mort pour lui succéder ? Et s’il succède à son père, qu’adviendra-t-il de son rêve de devenir chevalier ?

Réplique de l’invitation au tournoi reçue avec le kit presse

L’invitation faite à Wilfrid et à ses frères de participer au tournoi de York va venir sortir la famille de sa léthargie. Visant à déterminer, à travers diverses épreuves, qui sera le plus digne de succéder à Uther, le tournoi rassemble les plus grandes familles du pays et offre une opportunité aux jeunes Fenrys de prouver leur valeur, mais aussi de côtoyer les puissants et, qui sait, de se faire une place parmi eux.
Pour le lecteur, ce sera également l’occasion de voir les personnages en action et de suivre leur évolution. Chacun aura sa part de révélations, et surtout Fanegan qui incarne le mieux le côté « mystique » et légendaire du roman, aspect qui sera plus développé dans la deuxième moitié du récit suite à un événement dont je ne révélerai rien ici pour ne pas spoiler.

J’ai trouvé intéressant le choix de narration qui, bien qu’exprimée à la 3e personne, nous permet d’avoir le point de vue des trois protagonistes, en leur attribuant à chacun une partie de chaque chapitre. Il est ainsi plus facile de cerner leur personnalité, mais également leurs doutes et la raison derrière les choix qu’ils seront amenés à faire tout au long de leur aventure.

En revanche, j’ai été étonnée de constater que la légende arthurienne n’était finalement pas tellement présente dans ce premier tome, en dehors de quelques personnages qui ont malgré tout un rôle important dans l’histoire.
Ici, on se concentre surtout sur le clan Fenrys et sur la légende attribuée à Folkhart, à qui l’on prête des pouvoirs surnaturels et dont la réputation retombera sur ses fils de différentes manières.

L’écriture de Sylvain Ferrieu est fluide dans l’ensemble, même si j’ai parfois ressenti quelques longueurs et que certains événements m’ont paru un peu… déroutants.

Quant à l’édition, elle est d’excellente qualité, avec un papier assez épais et des pages couleur pour mettre en valeur les splendides illustrations de Navigavi 😍

Je lirai la suite avec plaisir !

En attendant, je vous laisse avec le trailer ainsi que l’interview de Sylvain Ferrieu pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la naissance de cette oeuvre ^^

 

 

Et il ne me reste plus qu’à féliciter les éditions Mahô pour cette première publication réussie et à leur souhaiter la bienvenue dans le monde merveilleux du livre 😁